Chantier de protection des zones humides au col de Garabeil (11)
Un large programme de protection des zones humides à été engagé par le conseil général de l'Aude sous la houlette du service des espaces naturels sensibles et du service de gestion des propriétés forestières du CG.
L'équipe d'ECOSYLVA est intervenu sur la montagne Audoise (tourbières du Bac Pégullier au col de Garabeil) en sous traitance d'Actiforest (exploitation forestière mécanisé) et ce pour le compte du conseil général de l'Aude. La maîtrise d'oeuvre à été confié à Arbre et bois conseil (ingénierie forestière).
Sur le versant nord du Pic de Madres, au niveau de la commune d'Escouloubre, la forêt de Bac Pégulier s'étend sur 63 hectares. Acquise par le conseil général de l'Aude en 2010, elle compte 36 tourbières et autant d'écosystèmes particuliers. Colonisées petit à petit par les plantations d'épicéas d'après-guerre, ces réservoirs d'eau sont aujourd'hui menacés. Le conseil général mène actuellement une expérience sur deux tourbières afin de leur permettre de retrouver leurs fonctions écologiques et de biodiversité.
Le jeu de la complémentarité :
ECOSYLVA est intervenu en conbinaison avec une entreprise mécanisé (reprise des bois façonné).
Contrainte techniques : faible portance au sol, accès difficile, zone de protection de captage d'eau et présence de chaos granitique.
Equipe : 4 bûcherons et 2 débardeurs d'ECOSYLVA. 6 chevaux. Porteur et chaptrak pour la reprise des bois façonnés
volume : 350 m3 hors rémanents
Durée du chantier 12 jours
Article paru dans L'indépendant
" Parfois, la nature a besoin d'un petit coup de pouce de la part de l'homme. Et l'enjeu est d'ampleur : préserver les réserves d'eau naturelles. Alors que l'ensemble des zones humides du haut bassin-versant de l'Aude (de la source à Quillan) ont la capacité de retenir plus d'eau que les barrages de Matemale et Puyvalador réunis, on comprend vite l'intérêt de la protection des tourbières de pente.
Sur le versant nord du Pic de Madres, au niveau de la commune d'Esouloubre, la forêt de Bac Pégulier s'étend sur 63 hectares. Acquise par le conseil général de l'Aude en 2010, elle compte 36 tourbières et autant d'écosystèmes particuliers. Colonisées petit à petit par les plantations d'épicéas d'après-guerre, ces réservoirs d'eau sont aujourd'hui menacés. Le conseil général mène actuellement une expérience sur deux tourbières afin de leur permettre de retrouver leurs fonctions écologiques et de biodiversité.
- Un enjeu réel
Les tourbières se caractérisent par un sol saturé en eau et dont la végétation, privée d'oxygène, n'est qu'en partie décomposée. La litière végétale s'accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe. "Les tourbières agissent comme des éponges", résume Vincent Dumeunier, chargé de mission aux espaces naturels sensibles du conseil général de l'Aude. En effet, les tourbières absorbent l'eau lors des épisodes climatiques intenses et rendent l'eau lors des périodes de sécheresse. "Le département est attaché à la problématique de l'eau et à la protection de ces écosystèmes particuliers", poursuit le chargé de mission. C'est dans cette optique que le conseil général de l'Aude a acheté la forêt de Bac Pégulier à un privé en 2010.
- Des espaces menacés
Dans la période d'après- guerre, cette partie du versant nord du Pic de Madres a été plantée d'épicéas afin de consolider le capital forestier national, encouragé par l'État. Une essence qui par ailleurs, a accusé un très mauvais rendement sur le Bac Pégulier. Les plantations d'épicéa, plus jamais touchées depuis les années soixante, menacent aujourd'hui les 36 tourbières du Bac Pégulier.
Mais l'action sur le milieu, extrêmement fragile, et sa restauration, nécessite d'impérieuses précautions. Deux tourbières servent actuellement d'expérience et où une méthodologie particulière a été mise en place pour faire face aux contraintes particulières : zone humide, fragilité, pente, blocs rocheux et difficulté d'accès.
Afin d'éliminer l'épicéa envahisseur, le débardage a été réalisé à l'aide de chevaux, dont les sabots font nettement moins de dégâts que les pneus des gros engins. Le chantier, qui durera quinze jours, permettra d'évacuer 400 m3 d'épicéas rachitiques et biscornus dont le produit sera revalorisé.
Les travaux, réalisés en synergie par l'audois Actiforest et une entreprise venue de Gironde (débardage à cheval) sont financés par le conseil général qui perçoit une taxe sur les constructions neuves visant à la protection des espaces naturels sensibles.
Dans les prochaines semaines, en partenariat avec la fédération Aude Claire, les relevés botaniques débuteront et se prolongeront sur plusieurs années afin d'étudier la réponse du milieu et sa régénération naturelle.
Source : journal L'indépendant - 14 septembre 2015 par N. VdB.